Maintenant que j'ai au moins 6 lecteurs, dont ma mère et ma ravissante colocataire Fanny-ventilateur, il faudrait que je me bouge un peu les fesses pour écrire plus souvent ici.
Pour vous faire un petit compte-rendu sur ma vie actuelle, je suis donc toujours à Londres
(pour ceux à qui j'ai vraiment pas donné de nouvelles depuis vraiment longtemps), je travaille dans un pub
(pour ceux à qui j'ai pas donné de nouvelles depuis 1 mois) et je bosse sur mon visa pour partir au
Canada en parallèle
(pour ceux à qui j'ai pas donné de nouvelles depuis 2 semaines.)
Je vais pas vous faire un article sur le visa Canadien, du moins pas maintenant, même si bientôt vous lirez mes péripéties à travers le PVT, le JP et autres abréviations poétiques.
Ce sur quoi je vais écrire ce soir, c'est pour toi public, c'est....
travailler dans un pub Anglais.
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ça en jette hein ? |
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas reconnue pour mon expertise en bière, encore moins les bières anglaises. Cependant, quand j'ai eu l'opportunité de rejoindre un nouveau pub sur le point d'ouvrir, avec une équipe qui me semblait bien sympa,
je me suis dit que ça valait peut-être le coup de se pencher un peu sur la culture des "ales" (bières anglaises, minute culture). Cependant, comme le pub pour lequel j'avais postulé n'était donc pas encore ouvert, je me suis retrouvée dans des "work placements" dans différents pubs. Parce que ça aurait été trop simple de bosser que dans un pub.
Le premier que j'ai fait se situe dans le Leadenhall Market - pour tout les HarryPotteriens, certaines scènes ont été tournées là-bas, ce qui est assez classe. J'ai été un peu plongée dans le bain direct, même pas le temps de tremper le gros orteil, sans vraiment savoir ce que je vendais, avec des sérieux problèmes de compréhension de la clientèle, hommes d'affaire issue de la fameuse City, venant
se déchirer la tronche à coup de whisky se relaxer après une dure journée de labeur. J'en ai un qui m'a demandé du "Chaaaaîse", j'ai mis 5 minutes à comprendre qu'il parlait de "Cheese". Je me suis jurée la prochaine fois de faire le geste Wallace la prochaine fois.
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Comme ça |
Heureusement que mes collègues étaient là, autant plus charmantes (oui, un bar à nanas !) les une que les autres, pour rattraper mes bêtises de caisse, de boisson, de bouffe.
Oui, je me suis découvert une passion :
me renverser tout ce que je peux dessus, en un temps limité,
c'est encore mieux si c'est bien collant, que ça pue et que ça tâche (vous êtes immondes de penser des choses comme ça), je parle bien évidemment de la
Guinness, dont j'ai bien dû renverser deux pintes entières en 3 semaines.
Je ne compte pas non plus les ramequins de sauces marronnasses qui ont valdingué dans les airs. Le pire sur le manteau très cher d'un client.
Autre chose qui m'a choqué, moi française, buveuse de vin blanc,
c'est que les anglais mélangent les alcools avec du soda, de la limonade, ou même d'autres alcools. La première fois qu'un client m'a demandé du vin blanc coupé avec du soda, j'ai eu un temps d'arrêt et j'ai fini par lui dire "non, vous voulez pas faire ça." Avant de faire passer ça pour une blague, et de le faire avec le coeur tout mou. Pareil pour couper la bière avec de la limonade, qui reste un grand mystère pour moi.
Je ne parle même pas du passage éclair de la bière à la vodka, puis finir sur le vin. Je vous raconte pas la gueule de bois qui doit suivre.
Autre anecdote mignonne
(même si celle sur le vin était pas mignonne mais blasphématoire), j'ai eu différentes nationalités à cause de mon accent, apparemment tout sauf français.
Les meilleures :
-Française ? Boarf, arrêtez, vous êtes allemande !
(oui, j'étais aussi surprise de celle-là)
-Allez, je devine, Europe de l'Est ? Genre Lituanie ?
(WTF ?)
-Française... Mais Française Canadienne ?
(Celle-ci gère la fougère !)
-Vous avez une tête de Tchéque. Je suis sûr que vous êtes Tchéque.
(Ah ?)
Le best-of des phrases entendues :
Accostée à la fin de mon service par un client, ivre mort, entouré de ces deux acolytes : "hey, simple question, si on prend cette table là, qu'on la mets sur le côté, qu'on mets ses jambes et ma tête, vous m'aimeriez ?"
- Eh bien Juliette, si j'avais 20 ans de moins, je vous inviterai à sortir !
(celui-ci était mignon)
- Mais on peut vous donner un pourboire juste pour vous ? Genre, que vous ?
(Oui, bien sûr, laisse moi ta carte de crédit si tu veux)
- J'adore vos yeux, faîtes moi un double whisky.
-Vous aimez pas Paris ? C'est surprenant. Au moins, ça nous laisse une jolie fille sur Londres.
(Oui, je mets les compliments noir sur blanc aussi)
Où j'en suis maintenant ? Je suis incollable sur les bières, je sais quels sont les vins que j'aime ou non, je peux recommander des trucs aux clients sans mentir, et j'ai le droit de tester la bouffe que je vends. Miam.
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je pense d'ailleurs qu'on est pas douées |
Sinon, avec Fanny, on va toujours bien, on essaye de faire des duckfaces/constipées pourries histoire d'être à la mode des djeuns.
On vous embrasse, je prends la liberté de parler pour Fan' aussi parce que c'est ma topine.
Bisous, bisous, biscotto.