samedi 22 décembre 2012

2012, chère et tendre

Maintenant qu'on a survécu à ce terrible périple de la fin du monde, je me suis dit que c'était un bon moment pour faire un rapide bilan de 2012. Je fais partie des chanceux qui ont eu une année plus que bien remplie. Préparez vous pour cette liste de niaiseries !

- 1 Janvier 2012 : Départ pour Londres, pour 4 mois. Un stage enrichissant, une ville coup de coeur. Des rencontres qui ont changé ma vie. Des tonnes de choses apprises. Des décisions importantes, et pas toujours faciles. A Sandra, Silvia, Yoana.

- Une formation Léonardo qui m'a justement permis de partir à l'étranger en stage et de rencontrer des gens qui font partis de ma vie. Formation qui malheureusement n'existe plus maintenant. (non mais franchement?!)

- Un "On s'est aimé comme on se quitte, à des adieux qui se passent un peu trop bien...", un bout de coeur en moins, un autre qui se reconstruit.

- Un mariage : mon frère. Ma famille. A cette merveilleuse journée de pur bonheur.

- Un voyage : Canada, future terre d'accueil.

- Un re-départ : Londres, mon amie Fanny,  notre vie ici. A notre soutien mutuel, nos thés, nos épisodes de Misfits-Bridget Jones. A tous ces nombreux moments qui ne sont pas finis

- Un travail, des bières, pas bien payé, pas facile mais des gens qui font oublié tout ça. A Bobbie, Sophie et Claire. A Kerry aussi. A une toute nouvelle équipe. Au Wheatsheaf.

- Une demande de permis de travail acceptée : une opportunité en or, un visa de 18 mois, début d'une nouvelle vie : bonjour Toronto.

- Une naissance : bienvenue Thomas, mon deuxième neveu, petit bouddha. Tu as de merveilleux parents et un grand frère qui assurera son rôle (et un tata qui gère la fougère aussi).

Comme tout le monde, des emmerdes ont été présentes, des pleurs, des doutes, des séparations, des proprio qui font chier, des dettes inventées de toutes pièces, des stress de dossier de visa, des expériences foireuses, du stress, des "j'avance pas" ou "qu'est ce que je fous là". Mais quand je regarde cette liste là, tout part en un claquement de doigt.

2013 : soit encore meilleur que 2012 ! 

Bonnes fêtes de fin d'années à tous, et Joyeux Noel. 
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vendredi 7 décembre 2012

Les joies des Working Holiday Visa

ou : comment Juliette a disparu de la surface planétaire pendant 3 semaines, a failli entrainer une suite d'infarctus dans sa famille provoquant la haine (et les insomnies) de chacun.

Qu'on soit bien clair : pour tout ceux qui veulent partir au Canada pour y travailler, et qui, après avoir vu un reportage sur TF1 qui dit "Machine est partie avec un programme Vacance-Travail" et passe à sa vie merveilleuse et sans souci, je dis stop. Qu'on arrête de nous peindre l'obtention du Permis Vacances-Travail (PVT pour les intimes) avec du rose bisounours et des paillettes, car dans la vraie vie, c'est plutôt ça : 

Exactement. Tout nu dans les blés. Enfin, vous avez l'idée quoi.
Explication/minute culture : 
Le PVT est issu d'un accord Franco-Canadien, basé sur le "premier arrivé, premier servi", qui en gros, offre des milliers de visas d'un an pour partir au Canada, sans offre d'emploi, et être autorisé à travailler (ou pas, à toi de voir, si tu veux glander et élever des caribous, tu peux aussi). Cette année, le quota était de 6500 visas environ.
L'idée, c'est de rester à l'affût pour la date, qui n'est évidemment pas donnée en avance petits malins, et le jour-J, accélérer la cadence, remplir les milliards de papiers et poster tes espoirs dans ta boite aux lettres le plus vite possible, histoire d'être parmi les premiers et donc, de garantir ta place.

Voici une image explicite de ce qu'il s'est produit cette année :

it speaks for itself
Et oui, il a fallu seulement 50 heures et 12000 dossiers pour que les quotas se stoppent, que l'ambassade dise "ARRETEZ MES BIQUETS ON NAGE DANS LA CHOUCROUTE ICI". Faites le calcul, 6000 visas, 12000 personnes. Il ya donc eu deux situations :

-tu as réussi à envoyer ton dossier avant leur message, tu as donc une chance que ton dossier passe.
-c'est trop tard, tu t'es fait niqué. (oui, désolée. Pas d'autre mots.)

Chanceuse que je suis, du moins au début, je suis rentrée dans cette première catégorie après 4 heures au téléphone avec Môman, un remplissage de dossier à 1 heure de matin, une erreur rectifiée, et une première crise cardiaque évitée de peu.

Après, ben.. tu attends. Et tu scrutes les sites internet comme une parano, tel que PVTistes.net (qui font un boulot formidable face à tout nos déboires qui frôlent les suicides collectifs), pose 46000 fois les mêmes questions (c'est long pour recevoir l'accusé de réception ? Et après ?), tu essayes de comprendre la logique des traitements de dossier (Machin l'a envoyé après moi et a déjà son mail, ça craint du boudin?), tu tombes sur les tout premiers qui disent "stressez pas les gens, je l'ai eu moi, après 2 jours ! Vous en faîtes pas ! RELAX !" (je HAIS quand on me dit ça, soit dit en passant.), ce qui part d'une bonne attention, mais qui te donne juste envie de leur faire manger des parpaings, car oui, il est facile de dire d'arrêter de stresser quand on a plus de raison de le faire.
Le pire, parmi les effets secondaires, est celui de tuez-moi-je-peux-rien-faire-hormis-attendre. Oh oui, ce sentiment d'impuissance t'est familier ? Je compatis.

La parano ne cesse de s'accentuer suite aux autres qui reçoivent leurs mails, leur paiement, leur visa, leur machin, alors que toi, ta boite email s'annonce aussi vide que le Grand Canyon.

Je souhaite donc un GROS BON COURAGE à ceux qui attendent toujours, et oui, vous pouvez râler envers tout le monde, j'ai décrété que c'était autorisé, parce que tant de stress c'est pas humain. (Ne faîtes quand même pas manger des parpaings aux chanceux du début, ça part d'une bonne attention)

PS : j'ai un peu abandonné le PVT pour ma part. Étant "neufarde", j'ai reçu l'AR longtemps après mon envoi, pas d'AC en perspective, il me semble que mon dossier comporte des erreurs. Voilà voilà.
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mercredi 5 décembre 2012

Etude pointue de sociologie numéro 12467

Maintenant que j'ai au moins 6 lecteurs, dont ma mère et ma ravissante colocataire Fanny-ventilateur, il faudrait que je me bouge un peu les fesses pour écrire plus souvent ici. 

Pour vous faire un petit compte-rendu sur ma vie actuelle, je suis donc toujours à Londres (pour ceux à qui j'ai vraiment pas donné de nouvelles depuis vraiment longtemps), je travaille dans un pub (pour ceux à qui j'ai pas donné de nouvelles depuis 1 mois) et je bosse sur mon visa pour partir au Canada en parallèle (pour ceux à qui j'ai pas donné de nouvelles depuis 2 semaines.)

Je vais pas vous faire un article sur le visa Canadien, du moins pas maintenant, même si bientôt vous lirez mes péripéties à travers le PVT, le JP et autres abréviations poétiques.

Ce sur quoi je vais écrire ce soir, c'est pour toi public, c'est.... travailler dans un pub Anglais.

ça en jette hein ?
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas reconnue pour mon expertise en bière, encore moins les bières anglaises. Cependant, quand j'ai eu l'opportunité de rejoindre un nouveau pub sur le point d'ouvrir, avec une équipe qui me semblait bien sympa, je me suis dit que ça valait peut-être le coup de se pencher un peu sur la culture des "ales" (bières anglaises, minute culture). Cependant, comme le pub pour lequel j'avais postulé n'était donc pas encore ouvert, je me suis retrouvée dans des "work placements" dans différents pubs. Parce que ça aurait été trop simple de bosser que dans un pub.

Le premier que j'ai fait se situe dans le Leadenhall Market - pour tout les HarryPotteriens, certaines scènes ont été tournées là-bas, ce qui est assez classe. J'ai été un peu plongée dans le bain direct, même pas le temps de tremper le gros orteil, sans vraiment savoir ce que je vendais, avec des sérieux problèmes de compréhension de la clientèle, hommes d'affaire issue de la fameuse City, venant se déchirer la tronche à coup de whisky se relaxer après une dure journée de labeur. J'en ai un qui m'a demandé du "Chaaaaîse", j'ai mis 5 minutes à comprendre qu'il parlait de "Cheese". Je me suis jurée la prochaine fois de faire le geste Wallace la prochaine fois.
Comme ça
Heureusement que mes collègues étaient là, autant plus charmantes (oui, un bar à nanas !) les une que les autres, pour rattraper mes bêtises de caisse, de boisson, de bouffe.
Oui, je me suis découvert une passion : me renverser tout ce que je peux dessus, en un temps limité, c'est encore mieux si c'est bien collant, que ça pue et que ça tâche (vous êtes immondes de penser des choses comme ça), je parle bien évidemment de la Guinness, dont j'ai bien dû renverser deux pintes entières en 3 semaines.
Je ne compte pas non plus les ramequins de sauces marronnasses qui ont valdingué dans les airs. Le pire sur le manteau très cher d'un client.

Autre chose qui m'a choqué, moi française, buveuse de vin blanc, c'est que les anglais mélangent les alcools avec du soda, de la limonade, ou même d'autres alcools. La première fois qu'un client m'a demandé du vin blanc coupé avec du soda, j'ai eu un temps d'arrêt et j'ai fini par lui dire "non, vous voulez pas faire ça." Avant de faire passer ça pour une blague, et de le faire avec le coeur tout mou. Pareil pour couper la bière avec de la limonade, qui reste un grand mystère pour moi. Je ne parle même pas du passage éclair de la bière à la vodka, puis finir sur le vin. Je vous raconte pas la gueule de bois qui doit suivre.

Autre anecdote mignonne (même si celle sur le vin était pas mignonne mais blasphématoire), j'ai eu différentes nationalités à cause de mon accent, apparemment tout sauf français.

Les meilleures : 

-Française ? Boarf, arrêtez, vous êtes allemande ! (oui, j'étais aussi surprise de celle-là)
-Allez, je devine, Europe de l'Est ? Genre Lituanie ? (WTF ?)
-Française... Mais Française Canadienne ? (Celle-ci gère la fougère !)
-Vous avez une tête de Tchéque. Je suis sûr que vous êtes Tchéque. (Ah ?)

Le best-of des phrases entendues : 

Accostée à la fin de mon service par un client, ivre mort, entouré de ces deux acolytes  : "hey, simple question, si on prend cette table là, qu'on la mets sur le côté, qu'on mets ses jambes et ma tête, vous m'aimeriez ?"
- Eh bien Juliette, si j'avais 20 ans de moins, je vous inviterai à sortir ! (celui-ci était mignon)
- Mais on peut vous donner un pourboire juste pour vous ? Genre, que vous ? (Oui, bien sûr, laisse moi ta carte de crédit si tu veux)
- J'adore vos yeux, faîtes moi un double whisky.
-Vous aimez pas Paris ? C'est surprenant. Au moins, ça nous laisse une jolie fille sur Londres. (Oui, je mets les compliments noir sur blanc aussi)

Où j'en suis maintenant ? Je suis incollable sur les bières, je sais quels sont les vins que j'aime ou non, je peux recommander des trucs aux clients sans mentir, et j'ai le droit de tester la bouffe que je vends. Miam.

je pense d'ailleurs qu'on est pas douées
Sinon, avec Fanny, on va toujours bien, on essaye de faire des duckfaces/constipées pourries histoire d'être à la mode des djeuns.

On vous embrasse, je prends la liberté de parler pour Fan' aussi parce que c'est ma topine.

Bisous, bisous, biscotto.
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