jeudi 24 janvier 2013

Je tente une approche psychologique

Je vais entamer une légère schizophrénie, car après avoir lu un peu partout que faire une lettre à son moi de 14 ans, c'est vachement bien, j'avais envie de tester. Accroche toi bien, ma version adolescente plate comme une planche à pain, ton moi de 20-presque-21 arrive.

Chère toi de 14 ans,

Chère adolescente presque-plus-potellette (on a dit que je t'écrivais à 14 ans, pas à 12, je vais donc passer les années et les années de complexes que tu as subis suite à cette légère bouée en guise de ventre, au "boudin" et autres noms d'oiseaux balancés méchamment par tes "copines" de collège). Tu viens d'entrer au lycée. La cour des grands. Déjà plus mature que la moyenne, tu te lieras avec ceux qui le sont aussi. Vous allez refaire le monde ensemble, lier des amitiés fortes, parfois fusionnelles. A 14 ans, tu penses que tu n'auras jamais d'amoureux de ta vie, que tu finiras seule à manger des raviolis en boite. Puis tu vas tomber amoureuse, d'un garçon qui te brisera le coeur pendant des longs mois, que tu vas blâmer à mort pour ensuite te dire qu'avec le recul, on était que des gamins. Tu vas réussir ta première année de lycée avec brio, tu vas gagner un peu de confiance en toi. Tu partiras en première Économie, séparée de la majorité de tes chers amis avec qui le fossé se creusera lentement mais sûrement. Tu re-tomberas amoureuse d'un autre garçon complétement différent de toi. Tu penseras que les différences rapprochent, avant de réaliser que pleurer une fois par semaine pendant presque 2 ans ne rapproche pas du tout. Tu passeras ta terminale à jongler entre ses jalousies, tes amis qui se détachent, ta famille qui ne le supporte plus.
Tu as 16 ans, presque 17, l'envie de partir te tiraille. Tu penses à ton avenir, n'envisage pas la photo comme carrière, avec un si bon parcours scolaire, tu songes te tourner dans les langues, la traduction ? Mais la créativité te rattrape. La photo, ça fait parti de toi. Avec le soutien de ta famille, tu essaieras, c'est tout.


Tu passeras ton bac et quittera cette Picardie qui n'est plus ce que tu pensais. Tu garderas contact avec quelques amis de lycée, qui sont toujours là, même si tu jugeras que la majorité n'avance pas contrairement à toi, et que vous n'avez plus grand chose en commun. Tu partiras sur Paris, la ville des paillettes, pour rentrer dans une école en alternance de photo. C'est pas parce que tu es bonne à l'école que tu as envie de poursuivre des longues études les fesses sur une chaise. Tu feras ton alternance dans la Police de Paris, toi qui rêve de mode, tu y découvriras des gens formidables, qui resteront dans ta vie d'une manière ou d'une autre, et si un jour tu changes d'avis pour le mariage, (à 20 ans, c'est presque le cas) ils y seront tous. Tu y resteras 2 ans et ils t'aideront à faire de toi la jeune adulte que tu es maintenant. L'école de Photo sera à la limite du supportable, mais encore une fois, tu y rencontreras des gens fantastiques. Tu évolueras très vite, te diras que décidément, la photo, c'est vraiment ton truc.

Physiquement, tu découvriras aussi que tu peux plaire, et pas seulement à des imbéciles.

Tu rencontreras par hasard un charmant jeune homme, qui fera tout son possible pour t'aimer et que tu aimeras profondément aussi. Vous allez rester 2 ans ensemble, vivre ensemble, construire des projets, enfin surtout de ton côté, car l'envie de voir de nouveaux horizons te démange de nouveau. Ainsi, tu partiras pour Londres à 19 ans, faire un stage comme assistante photo. Tu découvriras ce qu'est le vrai bonheur et pour l'occasion, tu te feras tatouer ton poignet. Toi qui disais que les tatouages, bof, tourne ta langue dans ta bouche avant de parler hein ?

Tu rentreras en France pas vraiment certaine de ce que tu veux, pas vraiment certaine de vouloir re-rentrer dans ton ancienne vie car tu n'es plus ton ancien toi. Et oui, tu ne le feras pas. Votre histoire s’achèvera car tu penseras, encore une fois,  qu'il avance moins vite que toi, mais que tu ne pourras pas attendre. Tu repartiras chez tes parents pour un petit moment. Tu iras au Canada, voir un nouveau personnage de l'histoire que tu as rencontré à Londres. Tu tomberas amoureuse de la ville, de lui. 
En rentrant en France, tu envisageras de repartir sur Londres, bosser, en attendant de préparer un visa Canadien. Que tu obtiendras après des semaines et des semaines de stress, grâce à ta famille, qui encore une fois, gère la fougère.
En parallèle, tu bosseras dans un pub. Ouais. Toi. Anti-alcool de 14 ans, tu verseras des bières à 20. Je te rassure, ça ne veut pas dire que boire, c'est devenu ton truc, au contraire, ça devient juste écœurant maintenant. Entre-temps, comme apparemment tu ne tiens pas en place, ton voyage sur Toronto se prépare. Tu as énormément de chance. Tu as rencontré que des garçons gentils (hormis le premier, lui il a fait ton coeur de la bouillie et le second qui t'a quand même un peu pourri la vie quand même), car celui-ci, il t'aime aussi beaucoup. Et les projets, tu ne les fais pas seule cette fois.

Maintenant, tu as 20 ans. Tu approches de tes 21. Tu n'as même pas peur de l'avenir, car tu as su te prouver que tu peux rebondir, même quand ça fait mal. Tu as compris que non, tu n'es pas seule sur ce coup, tu as une famille formidable qui te laisse partir de l'autre côté de l'Atlantique car ils te font une confiance aveugle. Pour le moment, j'estime que tu t'en sors plutôt bien, toi qui as la hantise de vivre avec des regrets, tu n'en as pour le moment aucun. Pourvu que ça dure. Toutes les rencontres que tu as fais jusqu'à présent t'ont aidé à te construire, toi. Bien sûr, tu as tes moments de paranoïa, tu persistes à croire qu'on ne peut faire confiance à personne et te mords les doigts quand, parfois, tu as raison. Tu es dure avec les autres, quitte à couper les ponts définitivement quand quelqu'un t'a fait du mal. Tu es intransigeante, surtout envers toi-même. Mais tu es humaine après tout.


Bien joué la naine. Carry on. 

Bisous, bisous.

Ton toi de presque 21 ans. 

PS : Tu n'es plus plate, mais non, tu n'as pas gagné une poitrine de malade. Et en fait, tu t'en fous.

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5 commentaires:

  1. Muriel Capdevielle24 janvier 2013 à 04:11

    J'aime beaucoup cette lettre que je trouve tellement vraie et véritablement émouvante. Tes parents qui te soutiennent plus que jamais (même si le Canada c'est loin quand même !)

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  2. Oh merde, je viens de réaliser que tu auras 21ans lundi... pourquoi dans ma tête tu les auras après moi? Et pourquoi j'ai l'impression qu'on va en avoir 20?!

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  3. Vieillir, vieillir ce n'est pas si grave que ça ;) Vieillis comme tu es et ce sera parfait.

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